jeudi 29 novembre 2007

Black Scarface

par Tuco Ventura

American Gangster est la 17e réalisation du cultissime cinéaste britannique Ridley Scott.
Scott a connu d'immenses succès avec des films que l'on ne présente plus comme: Les Duellistes, Alien le 8e passager, Blade Runner, Thelma et Louise ou encore Gladiator. Il a aussi connu dans sa carrière des moments plus difficiles avec des oeuvres moins abouties, citons comme exemple A armes égales (G.I Jane), je crois que c'est suffisamment parlant.
Scott semble toutefois être un des rares réalisateurs à pouvoir surmonter ses echecs en continuant d'offrir de très bons films.
American Gangster fait partie de ces films qui continuent de nous prouver que Ridley Scott est encore capable du meilleur.


American Gangster relate la vie de Frank Lucas, le baron de la drogue à Harlem à la fin des années 60, ainsi que celle de l'inspecteur Richie Roberts qui le traqua.
Avant d'entrer plus en détail dans l'analyse de ce film, nous remarquerons déjà que le casting du film est exceptionnel. Denzel Washington qui interprète Lucas confirme tout son talent ainsi que Russel Crowe qui retrouve pour la 3e fois le cinéaste britannique. La confrontation de ces deux acteurs oscarisés ne peut que nous faire penser à celle de Robert De Niro et d'Al Pacino dans Heat. D'ailleurs Scott reprend les principes du film de Michael Mann en sacralisant la rencontre des deux hommes, qui est un face à face de quelques minutes dans lequel les personnages sont rarement montrés ensemble dans le même plan.


Outre la référence à Heat, Ridley Scott fait aussi réfèrence dans ce film au Scarface de De Palma. Le héros d' American Gangster est comme Tony Montana, un homme qui vient de la rue, qui ne doit son succès qu'à lui seul et dont les affaires se situent hors du circuit classique de la mafia. Comme Tony Montana, sa devise pourrait être "Ni dieu, ni maître" et comme Tony Montana, Frank Lucas a énormément d'ennemis: truands, flics corrompus et flics incorruptibles. En effet Richie Roberts est l'élèment symbole d'honnêteté du film. Son intégrité lui vaut de prendre la responsabilité du service des Narcotics de la police du New Jersey. Roberts doit aussi combattre les flics ripoux qui font la loi dans la police.
Ridley Scott dépeint un monde gangrené par la corruption et dépourvu de tout manichéisme, car Frank Lucas reste un homme qui oeuvre pour sa communauté. Scott choisi d'ailleurs pour ce rôle Denzel Washington qui est un homme réfléchi et très charmant à l'opposé d'un Tony Montana surexcité et shooté en permanence, afin de créer encore plus le trouble chez le spectateur. Frank Lucas garde cependant un caractère impitoyable et froid quand il s'agit d'éliminer ses adversaires.


La mise en scène du film est propre et rythmée sans apporter de grandes innovations techniques et narratives. Scott réussi à créer une atmosphère, celle des années 70, grâce aux décors et à la bande son qui pour mon plus grand bonheur comporte la chanson de Bobby Womack Across 110th street déjà entendu dans Jackie Brown. Les paroles d'ailleurs pourraient raconter l'enfance de Frank Lucas.
Ridley Scott nous offre un excellent film de gangster qui semble être très fidèle à la véritable histoire.
Pour terminer je voudrais simplement évoquer la séquence finale, lorsque Frank Lucas est arrêté en sortant de l'église sur les chants gospel d'Amazing Grace. Ces plans marquant la rencontre entre Lucas et Roberts sont tout simplements magnifiques et maîtrisés à la perfection.

2 commentaires:

Jul a dit…

Vu avant hier. Je l'ai trouve pas mal mais un poil longuet, eventuellement le couper en 2 films aurait peut etre eu du sens ou alors supprimer une demie heure. A noter que ma moitie a trouve le temps plus rapidement que moi.
Denzel est tres bien avec des "my man" a la Training Day, par contre je trouve Russel poussif et bedonnant. C'est surement voulu car on peut pas dire la meme chose de lui dans Gladiator, cependant je dois avouer que ca m'a un peu gonfle. Heureusement il se rattrape a partir du debut de la collaboration avec Frank.

Bon film en tout cas, il n'aura jamais le status culte de Scarface mais se regarde aussi bien.

Jul a dit…

A noter que ta chronique m'a fortement pousse a aller le voir. Je l'aurai vu mais avec moins d'empressement.